Assistant, comme beaucoup d'autres apiculteurs, au déclin de colonies d'abeilles, il s'engage alors avec l'UNAF (qui regroupe plus de 100 syndicats départementaux, en métropole et outre-mer, représentant environ 22 000 apiculteurs)
dans un combat pour faire retirer du marché les pesticides dangereux pour les pollinisateurs.
Initiateur du programme « Abeille, Sentinelle de l'Environnement », destiné à mobiliser le grand public et les collectivités territoriales, il a écrit ou dirigé plusieurs ouvrages sur le sujet.
Alors que le rôle des abeilles est considérable, puisque c'est grâce à leur travail de pollinasatrices que la fécondation des fleurs d'arbres fruitiers et de légumes de potagers peuvent se produirent, nous assistons, depuis plusieurs années, en France, et dans bien d'autres pays, à une mortalité alarmante de ces petites ouvrières précieuses. Les symptômes constatés par les apiculteurs dans leurs colonies – tremblements des abeilles, faiblesse, troubles d'orientation – évoquent une intoxication.
Le coupable est clairement identifié au milieu des années 90 : il s'agit des semences de maïs et de tournesol enrobées d'un insecticide, le Gaucho, dont on retrouve des résidus dans les pollens et les nectars.
Après une forte mobilisation, principalement à partir de 1997 où les médias alertent l'opinion publique, les apiculteurs gagnent enfin la bataille et obtiennent la suspension du Gaucho en 1999. Après une courte embellie, les symptômes reprennent de plus belle ! Depuis peu un autre insecticide qui enrobe les graines, le Régent, à base de fipronil, est mis sur le marché. Àprès une bataille de plusieurs années, le fipronil est suspendu en 2004.
Le combat contre les produits phytosanitaires neurotoxiques responsables de lourdes intoxications d'abeilles met en danger les colossaux bénéfices financiers réalisés par plusieurs firmes internationales. Il remet en question les pratiques agricoles devenues hyper-intensives au détriment de la qualité de l'environnement (monoculture, traitements chimiques systématiques, absence de rotation des cultures,…). Mais les firmes ne désarment pas et développent des molécules similaires. En France, le ministère de l'Agriculture a autorisé le Cruiser, un petit frère du Gaucho et du Régent,
malgré les signaux d'alerte lancés par les apiculteurs qui continuent d'assister au déclin des abeilles…